Sophie Tekieli, artisane en dentelle à la fourche

Qui suis-je ?

Née en 1974 à Lunéville, près de Nancy, benjamine de trois enfants, j’ai grandi en étant proche de la nature.
Curieuse depuis toujours, j’ai passé de nombreuses heures à observer les animaux qui m’entouraient, m’émerveiller devant un papillon ou le parfum d’une fleur. J’avais aussi un petit côté garçon manqué qui me rendait un peu touche-à-tout pour le plaisir de comprendre. Et si j’ai toujours été bonne élève, je préférais de loin passer du temps à l’extérieur qu’à la maison.

Aujourd’hui, je vis à nouveau à Lunéville, avec deux chats et un jardin qui sont mes sources d’inspiration.

Mes curiosités d'enfance

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été fascinée par les tissus en général, et la dentelle en particulier. Je n’ai jamais su expliquer cette fascination.
Je garde en mémoire que, proche de la maison de mes parents, existait un atelier de confection de vêtements. Des portes vitrées donnaient sur l’atelier et j’aimais y regarder travailler ces couturières professionnelles. Encore aujourd’hui, je me souviens combien j’étais impressionnée par les machines que j’apercevais.
Mais plus que tout, j’aimais fouiner dans les grands bacs de coupons de tissus destinés à être jetés et qui étaient déposés devant cet atelier ; je me faisais immanquablement gronder car je risquais de me blesser avec des bouts d’aiguilles cassées mais… je revenais à chaque fois ! J’étais tellement déçue le jour où l’atelier a fermé…

Image IA malle de tissus dans un grenier

Un autre souvenir qui me revient est celui d’un coffre dans un grenier. Bien sûr,  je n’avais pas le droit d’y toucher. Bien sûr, je l’ai ouvert ! Que de merveilles pour moi : des vieux vêtements, de grands coupons de tissus et… de la dentelle ! Je m’émerveillais de les imaginer portés.
La vision de l’enfance a ceci de magique qu’elle donne à nos souvenirs quelque chose de grandiose. Peut-être qu’aujourd’hui, devant cette même malle, je n’y verrais que de vieux chiffons…

Quoique…

La naissance de ma passion

A l’âge adulte, j’ai gardé ce goût pour la confection mais sans vraiment savoir vers quoi me diriger. Mes études m’avaient orienté vers un emploi administratif mais mon esprit restait à la création.

J’ai d’abord tenté la peinture au pastel, le dessin mais j’étais frustrée, il me manquait quelque chose. La vie m’ayant éloignée de mes passions pendant quelques années, c’est à mon retour sur Lunéville que j’ai eu l’envie de retrouver la création et mon amour des tissus en tout genre.
J’ai commencé la couture, fait plusieurs pièces, même gagné un petit concours avec un manteau demi-saison dont j’étais particulièrement fière.

Bizarrement, alors que je déteste chiner, je pouvais passer des heures à me promener dans des magasins spécialisés ou lors de Puces des Couturières pour palper, comparer, soupeser et de nouveau m’émerveiller devant ces matières si nombreuses. Et surtout, surtout, devant les dentelles, récentes ou anciennes, qui y étaient proposées.

La dentelle... un amour sans explication

Pourquoi cette matière me fascine autant ? Je ne saurais le dire. Peut-être parce que j’ai grandi dans une ville où dentelles et broderies ont toujours été à l’honneur ? La broderie de Lunéville étant connue dans le monde entier. Mais par définition, une dentelle est un tissu ajouré, c’est vous dire si le choix est varié.

La couture m’a donné de nombreuses heures de plaisir mais il me manquait encore quelque chose d’indéfinissable. J’ai testé le tricot : ce fut un véritable fiasco. Alors le crochet peut-être ? oui, pas mal, mais… Puis un jour, un article sur la dentelle à la fourche est porté à ma connaissance “Tu connais ça ?” Ah non, je ne connaissais pas… Sitôt vu, sitôt acheté : je vais tester ! Je me sens des affinités avec cette technique mais je trouve trop monotone de ne faire que des écharpes ou des caches-épaules. Je range ma fourche et l’oublie un peu.

D’une perte est née la création

Ce n’est qu’après le décès de ma mère, en 2018, alors que me prend l’envie de tout trier dans ma vie et mes placards, que je l’ai re-découverte. Avec l’idée de créer autre chose que des écharpes, j’ai commencé à chercher des modèles, des idées, des livres. J’ai créé quelques bijoux en fil de coton mais ils manquaient d’élégance à mon goût.
Comme parmi les tissus que j’aime se trouve la soie, j’ai eu envie de mêler les deux ensemble. L’essai fut concluant ! Et c’est ainsi que naissait, le 1er juillet 2019 et en parallèle de mon emploi dans l’Administration, Les Dentelles de Mélusine et ses collections de Bijoux de Soie

Mon rêve d'avenir

Mais je dois vous faire une confidence : je ne compte pas en rester là ! J’ai un rêve qui génère tout autant de frustrations que de grands espoirs. Car oui, comme beaucoup de créateurs, je rêve de vivre de ma passion, si ce n’est complétement, du moins en majeure partie. Et pour moi, devenir un jour artisane des métiers d’arts sera l’aboutissement d’un rêve.